Mouvance artistique d'Etienne Colaud. Petit tableau peint su - Lot 97

Lot 97
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Mouvance artistique d'Etienne Colaud. Petit tableau peint su - Lot 97
Mouvance artistique d'Etienne Colaud. Petit tableau peint sur parchemin, représentant les trois tentations du Christ. Paris, vers 1510-1520. Tableautin seul : 16 x 17,5 cm. Hors-tout : 29,5 x 22,8 cm Tableautin et bordure haute et gauche sur la même feuille de parchemin. Bordure inférieure découpée. Le tout contrecollé sur carton épais (vers 1870-1900) et placé dans un cadre profond de bois noir. Description de la scène Au centre, debout (formant ainsi le corps de la lettre I) et tourné vers la droite, Jésus (cheveux bruns longs, des rayons jaillissant en croix derrière sa tête, pieds nus, vêtu d'une robe grise qui accroche la lumière), répond de la main au démon (cheveux & barbe blancs, cornes sur la tête, pieds noirs griffus en forme de serres d'aigle, vêtu aussi de gris mais sans lumière, portant chapeau dans le dos et tenant un long bourdon) qui lui présente des pierres. En haut à gauche, grande architecture religieuse et civile (clocher, tour, deux corps de bâtiment) ; au sommet de la tour, Jésus oppose une main levée au démon cornu qui lui agrippe le bras en lui indiquant le sol. En haut à droite, sur un mont, Jésus se tient debout, la main levée, face au démon toujours cornu qui tend le bras vers les châteaux et villes figurés dans le fond ; trois anges présentent de quoi manger et boire. Le tout dans un paysage verdoyant, arboré et mouvementé, qui s'achève dans un arrière-plan constitué de quatre monts bleutés enrichis d'architectures variées. Le ciel est bleu. Au premier plan, à gauche, un essaim de moniales à genoux et mains jointes, précédées d'une abbesse portant anneau et la crosse contre l'épaule, devant une crédence habillée d'une nappe rouge-feu sur quoi est posé un livre ouvert. Analyse Ce tableautin présente des caractéristiques de composition exceptionnelles. Outre son format plus grand que celui de la plupart des enluminures de manuscrits, il présente une composition de très grande qualité. L'agencement des plans, la variation des teintes, le dégradé des couleurs et de la netteté au fur et à mesure que s'éloignent les objets représentés, la précision de l'architecture, la place centrale du Christ, tout cela fait de ce tableautin une œuvre qui dépasse de beaucoup la plupart des productions religieuses de l'époque. La figure du démon La figure du démon est, elle aussi, fort intéressante. Outre sa qualité picturale, elle s'oppose du tout au tout à celle du Christ : Il est jeune, le démon est vieux ; Il est environné et drapé de lumière, le démon reste terne et grisailleux ; Il est dans une posture d'autorité, le démon s'avance insidieusement ; Il est homme (« le plus beau des enfants des hommes »), le démon est animal (le plus repoussant). Le peintre Le peintre, unique ou principal, de ce tableautin appartient à la mouvance artistique dont la figure la plus connue, mais point nécessairement la meilleure, est Etienne Colaud (Collault), actif à Paris de 1512 à 1541. La date de notre tableautin (vers 1510-1520), ainsi que sa grande qualité et son étonnante composition, inciteraient à chercher un vrai maître —plutôt qu'un disciple ou un compagnon d'Etienne Colaud—. Malgré l'excellent travail de Marie-Blanche Cousseau), ce peintre ne peut pas être formellement identifié aux différents collaborateurs d'Etienne Colaud répertoriés, quand bien même on serait tenté de le rapprocher du peintre des Puys de Rouen comme le propose Mme Isabelle Delaunay. L'abbesse et son blason Le blason est celui de Catherine du Hem, abbesse de l'abbaye Notre-Dame de Soissons de 1510 à 1523. Elue abbesse à l'âge de 63 ans, elle s'occupa avec prudence du temporel et du spirituel de son abbaye, et mourut en 1523. Le manuscrit originel Ce tableautin forme l'histoire d'une grande lettrine I, dont seules sont figurées les deux extrémités (rectangles bigarrés de blanc et de bleu) ; c'est le Christ qui forme le principal du corps de cette lettre. Ce tableautin trônait dans un grand graduel de chœur, et ouvrait l'office du premier dimanche de Carême dont l'évangile était précisément celui des tentations du Christ par le démon. En effet, l'introït de ce dimanche commence par la lettre I : « Invocabit me, et ego exaudiam eum ... » NOTICE COMPLÈTE DISPONIBLE SUR DEMANDE AUPRÈS DE L'ÉTUDE OU AUPRÈS DE L'EXPERT (06 18 59 54 07) Cette enluminure est visible à Paris, chez l'Expert (cabinet Honoré d'Urfé, 10 rue Chauchat 75009), sur rendez-vous (06 18 59 54 07)
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